Besoin de Changement [Libre]

La journée de travail était finie. Comme tous les soirs, Tony revenait chez Jeanne, et dormait souvent chez elle... Il marcha comme un zombie dans la ville, si habitué à ces moments si heureux. Il avait pourtant choisi son métier plutôt que cette femme, et il ne le regrettait pas : son métier et l'équipe, c'était toute sa vie, il ne pourrait jamais vivre sans, et même le grand amour ne pourrait le remplacer. Mais son métier ne remplaçait pas ces soirées d'intense bonheur auprès de celle qu'il aimait... Il déambula jusqu'à... il ne savait pas trop où. Un bar, sûrement.

Il commença par commander une vodka au citron, sa boisson préférée... puis une deuxième. Jusqu'à ce qu'il entende un homme qui commençait à chanter. Il rit en même temps, à gorge déployée, jusqu'à temps de reprendre un troisième verre. A cet instant, son regard se posa sur Jenny. Il ne lui avait pas reparlé jusqu'à la fin de l'enquête sur la Grenouille. Il ne lui avait jamais répondu à propos de ses dernières questions sur Jenny. Il n'avait toujours pas digérer la façon dont elle lui avait reproché de tomber amoureux lors d'une telle mission. Après tout, n'était-elle pas sortie avec Gibbs quand ils bossaient ensemble ? Il trouvait ses accusations injustes. Il alla pourtant la voir, car il avait tout de même de l'estime et de l'amitié pour elle. Bien qu'il commençait à ne plus être très frais. Il se leva et alla s'asseoir à côté d'elle.

" - Bonsoir, directeur... "

Jenny parut étonné de le voir ici. Et pourtant, ils avaient laissé plus d'une fois tombé les appellations d'usage... seulement dans le cadre de la mission, après réflexion. Non, il n'y avait pas grand chose à penser de plus. Seulement que c'était une joie ni pour l'un ni pour l'autre de se rencontrer ici à cette heure, mais que c'était ainsi et qu'il fallait faire avec. Surtout faire avec un minimum de savoir vivre, même si Tony ignorait encore l'état dans lequel il finirait la soirée, et à vrai dire il y accordait autant d'importance que sa première chaussette. Puis elle lui posa une petite question de routine, le genre de question qu'on ne pose que pour faire la conversation, et dont on ne s'intéresse pas à la réponse - ou alors en l'occurrence, on la connaît déjà. Mais elle n'avait pas tort, retomber dans la courtoisie et les usages de politesse était encore le plus facile. Ca équivalait à une fuite du problème, et en tout cas pour lui ça lui allait très bien. Il était peut-être courageux sur le terrain, mais pas sur le plan personnel. Ce qui était le cas de toute l'équipe en y réfléchissant... si on se terre dans son métier, c'est bien qu'on a un problème dans sa vie personnelle. Sinon on ne la sacrifierait pas pour sa profession... Finalement l'amour du métier, c'était surtout la fuite des problèmes personnels, et tout le monde était pareil. Il répondit tout de même à la question de sa supérieur, du tac au tac, bien habitué à ces questions de politesse.

" - Je vais très bien, merci. Et vous madame ? "

Sa voix était presque basse mais assurée. Après tout il n'avait pas besoin de crier elle était juste devant lui. Il entama une troisième vokda, avant de poser son verre à moitié plein et de jouer avec son embouchure. Il renifla bruyamment avant de poser son regard droit dans celui de la directrice, et de la regarder franchement, directement, avec une expression d'attente neutre. Après tout, qu'est-ce qu'il pouvait bien attendre ?

Malgré son désaccord froid avec la directrice, Tony l'avait toujours respecté. Il appréciait son regard direct, un regard qui ne se défile pas. C'était le problème de beaucoup de femmes, et il fallait croire qu'être directice du NCIS exigeait une certaine tenue, et le regard en faisait partie. C'était même très important. Elle répondit que ça n'allait pas trop mal, en même temps Tony se demandait ce qui pouvait aller mal, il savait que quelque chose clochait chez Jenny. Ca se voyait, tout le monde le sentait sans vraiment le savoir, et le jeune homme savait que Gibbs s'inquiétait pour elle. Et Gibbs ne s'inquiète jamais pour rien. Mais c'était entre elle et lui, Tony n'avait rien à y faire, c'est pourquoi il ne se mettait pas là dedans, ça ne le concernait pas. La directrice enchaîna sur une autre question des plus banales. Longue journée ? Naturellement, comme toujours au NCIS sur une enquête. Lever tôt et coucher tard. Et après ? Bien sûr que c'était une journée épouvantable. Jeanne lui manquait toujours atrocement, il pensait sans cesse à elle, il se noyait corps et âme dans son boulot pour l'oublier. En même temps cela n'était pas négatif, il faisait de l'excellent boulot et n'avait pas eu de remontrance de Gibbs de toute la semaine.


" - En effet... je n'aurais pas la malvenance de vous retourner la question, je suppose qu'en tant que directrice du NCIS toutes les journées sont longues. "


Tony ne regardait plus Jenny et son regard était tourné vers son verre à moitié vide. Sa voix était courtoise et en même temps teintée d'amertume, à cause de l'alcool qui rend les émotions plus visibles, même pour le meilleur acteur de la création. C'était en même temps une façon pour lui de clore les questions de routine, il en avait marre de cette situation, il voulait que ça soit clair, quitte à s'engueuler avec la directrice. Au moins, ce serait hors temps de travail et ça n'influerait pas sur son boulot. Il n'empêche qu'il l'estimait beaucoup et qu'il doutait fortement que la conversation puisse mal tourner. Mais il tenait à aborder le sujet, il n'avait toujours pas digéré ce qui s'était passé. Il regarda la directrice franchement et sans détour, il lui posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis longtemps.


" - Dites-moi franchement madame, qu'est-ce que j'aurais du faire ? "


Cette question ne le quittait plus. Sur le moment il se l'était posé bien des fois. Il n'avait pas voulu se retirer de l'enquête car elle prenait un tournant trop personnel, il se savait capable de l'effectuer jusqu'au bout et il était sûr que Jenny voulait qu'il continue coûte que coûte. Et on ne peut pas s'empêcher de tomber amoureux... alors, il aurait dû faire quoi ? Larguer Jeanne en prenant le risque de faire échouer la mission ? Non, il n'aurait pas pu, pour le bien de la mission autant que pour son amour pour elle. La vraie réponse était qu'il n'aurait pas dû tomber amoureux, mais la directrice ne pouvait lui dire ça, elle savait aussi bien que lui que l'amour ne se contrôle pas. Alors, vraiment, qu'aurait-il dû faire ?

" - C’est exact. "

La voix de Jenny était basse et son regard était perdu dans les méandres de son café. Après un bref coup d'oeil vers la directrice, Tony s'inspira également de son verre qu'il vida finalement d'une traite. Il ne savait plus trop à combien il en était et il s'en fichait pas mal. Il ne voyait pas souvent la directrice ainsi, avec un air fatigué, las. Pourtant il ne la jugeait pas, directrice ou pas elle avait le droit d'avoir des moments moins forts que d'autres. Au moins elle ne se voilait pas la face, en dehors de son travail elle ne cherchait pas à se mettre un masque au yeux des autres et pour cela, l'agent appréciait sa franchise. Et puis, pendant cette mission sous couverture il s'était souvent retrouvé seul avec elle et ils avaient appris à se connaître un peu mieux, malgré les circonstances purement professionnelles. Il comprenait un peu mieux son point de vue, et ne la jugeait pas, ni sur sa détermination sans borne ni sur son comportement sur cette mission qu'elle dirigeait. Il respectait son autorité car il la trouvait juste, et il avait accepté de s'y soumettre. A présent que la mission en question avait viré au désastre, il ne blâmait pas Jenny pour autant, elle avait fait son boulot et il avait fait le sien. Il n'avait simplement pas accepté ses remontrances alors qu'il avait tant perdu à cause de cette foutue mission. Maintenant que l'eau avait coulé sous les ponts, la directrice lui dit qu'il n'y avait eu rien d'autre à faire... Elle expliqua ensuite son point de vue avec plus d'assurance. Tony acquiesça, il était d'accord. Il n'en voulait plus à Jenny, à présent qu'il sentait qu'elle-même ne lui en voulait pas. Il acceptait la fatalité, c'étaient les risques du métier. Bien sûr qu'il regrettait son histoire avec Jeanne, mais il tenait trop à son job pour choisir l'amour. C'était ce job là qui avait façonné celui qu'il était aujourd'hui et qui avait donné du sens à sa vie, il se sentait chez lui et à sa place dans cette équipe, pour rien au monde il ne la quitterait. Il eut une vague envie de reprendre un autre verre, mais il n'y voyait plus trop l'intérêt, il avait juste envie de dormir, profondément, le genre de sommeil qui peut parfois vous faire oublier... Il inspira et se redressa péniblement de son tabouret.

" - Merci Jenny. "

Ce n'était pas la première fois qu'il l'appelait par son prénom, c'était arrivé de maintes fois pendant la préparation de la mission, jusqu'au moment où elle lui avait proposé sa propre équipe. Il jonglait entre les appellations plus officielles pour les apparences, et la vérité, celle qui mettait les choses à plat et rendait le statut de simple humain à chacun. Un prénom, un humain, c'est simple, honnête. Et puis, il voulait la remercier de sa franchise, également de sa compréhension, car sur ce plan là c'était pas trop ça au début. Il n'avait rien attendu de la directrice, mais il était satisfait de sa réponse. Il ne voyait plus l'intérêt d'une froideur quelconque, à présent il acceptait, simplement, même s'il n'en souffrait pas moins... c'était ainsi.

Voilà, la directrice n’avait rien d’autre à dire ou à expliquer sur ce sujet. C’était comme ça que ça allait se dérouler, il y avait déjà trop d’autre risque en jeu que pour essayer de ne pas froisser la demoiselle. Oui elle en avait voulu un peu avant de passer à autre chose. Car après tout ça ne se commende pas et surtout on ne choisi pas. Enfin maintenant elle continuait de siroter son verre lequel touchait le fond, vide, tout en attendant la réaction ou non de son subordonné. Elle s’attendait à beaucoup et s’apprêtait à broncher, après tout comme souvent quand il y a faute, il y a coupable, et ici c’était clair que c’est elle. Bien que venant de la rousse sa serait plutôt the frog mais passons. Seulement c’est un merci qui lui arrive. Elle tourne la tête vers Tony comme pas sur d’avoir saisit. Ce merci était au de la du mot en signification. Passez à autre chose oubliez cette sale histoire. Elle acquiesce simplement comme pour accorder à rompre ce froid glacial qui était tombé il y a longtemps termine son café. Le serveur voulu savoir si elle en voulait un, elle fit un signe négatif avant de prendre conscience que l’agent Dinozzo est debout. Non il ne va pas vouloir rentrer dans cet état ? Combien de verre à t-il déjà bu.

-Tu ne devrais pas reprendre le volant Tony, je ne dis pas ça méchamment, mais je ne suis pas sur que tu en soi en état.

Non, elle ne voulait pas trouver un nouveau sujet de discorde, ces confrontations quotidiennes avec les autres agences ou l’agent Gibbs lui suffisait amplement comme joute verbale et diplomatie. Jennyfer ne voulait simplement pas qu’il aille un accident ça n’était pas du tout le moment. Elle repose son regard vers émeraude un peu plus pale que d’habitude peut-être par fatigue tout simplement pour attendre sa réponse. Donnez le change la journée elle avait l’habitude mais elle pouvait au moins abandonné tout ses principes et règles chez elle au soir ou ici, après tout nous sommes humains non qu’on le veuille ou non.


hj: dsl du temps de réponse et de la réponse, mais je suis toujours en blocus et je patauge un peu j'avoue...

[Aucun problème, je suis encore moins rapide que toi pour répondre x')]

Tony lut clairement la surprise sur le visage de Jenny. Il ne s'attendait à rien, ça ne l'étonnait pas pour autant, il était souvent surprenant comme mec. Mais il n'avait rien d'autre à dire, il ne pensait à rien d'autre en cet instant, c'était soudainement clair, limpide. La définition d'une page qui se tourne pour en présenter une blanche, vierge de toute tache, même pas de gomme ou d'effaceur. Le vide, la pureté même, pour recommencer autre chose, sur de bonnes bases. La directrice comprit rapidement ce sentiment, et Tony fut content qu'elle ne relève pas ni ne pose de question. Il savait qu'elle ne parlait pas pour rien dire et il avait de l'estime pour elle, elle n'était pas du genre à l'ouvrir à un moment impropre. Il se leva pour partir, vers sa nouvelle destinée qui sait, lorsqu'elle l'interpela. Il se mit à rire, et se retourna, vacillant, le regard amusé.

" - C'est gentil de vous inquiéter directeur, mais je suis venu en taxi. N'imaginez pas que je prendrais le risque d'abîmer ma belle voiture italienne. "

Il sourit largement, blague à part dans laquelle on le reconnaissait bien. Plus de rancoeur, son humour frais et vaseux à la fois était revenu au galop, telle la nature profonde qui balaie la souffrance. Sur ces mots, il adressa un dernier sourire à Jenny avait de passer la porte du pub et de s'enfoncer dans la nuit.

[Désolée, c'est une clôture minable, je n'ai jamais d'inspiration pour les fins -_-']