Nouveau départ suite (PV Cristina)

Après avoir déposé les valises à l'appartement, Cristina et Meredith avaient décidé d'aller prendre un verre pour fêter l'arrivée de cette dernière à Los Angeles mais aussi parce qu'il était de notoriété publique qu'elles adoraient lever le coude. En plus, après ce long vol et cette attente interminable à l'aéroport où elle avait eu le temps de tourner et retourner tous ces problèmes dans sa tête, Meredith avait bel et bien besoin d'un verre.
Elles se rendirent donc au Caritas, qui semblait un lieu assez agréable et s'installèrent au comptoir. Au premier abord, cela fit une étrange impression à Meredith de ne pas entendre la voix si familière de Joe. Légèrement nostalgique, elle commanda une tequila et se tourna vers Cristina pour savoir ce que cette dernière voulait prendre.

-La vie est agréable ici? Je croyais que tu trouvais qu'il y avait trop de soleil, du soleil tous les jours? demanda t-elle sur un ton légèrement ironique.

Après avoir grimpé sur l'un des tabouret du bar, Cristina fit un signe d'assentiment à Meredith quand cette dernière commanda une tequila. C'était precisément ce dont elle avait besoin pour se remettre. Et se préparer à l'interrogatoire en bonne et due forme qui l'attendait.
En attendant que leurs boissons arrivent, la jeune femme jeta un coup d'oeil autour d'elle. Elle ne connaissait pas encore bien le centre ville de Los Angeles et, quelque part, la présence de Meredith allait lui faciliter les choses.

Attrapant son verre, elle y trempa ses lèvres avant de répondre à son amie.

-Il y a trop de soleil, ce que tu vas adorer d'ailleurs. Ca devrait t'aider pour la résolution "épanouie et rayonnante"... Mais je vais peut-être finir par me faire au soleil, comme je vais me faire à ce House...

Cristina avala une nouvelle gorgée de tequila.

-Tu as dit à Derek où tu partais ?

La dernière chose qu'elle souhaitait, c'était de voir Shepherd débarquer à L.A...

Lorsque les verres de tequila leur furent enfin servis, Meredith en avala une bonne gorgée au moment même au Cristina lui demandait si elle avait dit à Derek où elle allait. Elle en avait bien besoin!!

-Pas vraiment, en fait juste avant que je ne parte de Seattle, on jouait un peu au chat et à la souris... je cherchais à l'éviter par tous les moyens. On en a pas vraiment discuté!

En fait, Meredith ne lui avait même pas dit qu'elle quittait la ville mais ça elle préférait ne pas le mentionner.

-Mais, tu me parlais de House...comment est-il? Est-ce qu'il y a une seule chance pour que tu en tombes amoureuse? Parce que si c'est le cas, je te le dis tout de suite, prends tes petites affaires et emmène ton bistouri loin d'ici.

L'effet de l'alcool la grisait.

-Je vais te dire ce que je pense. Les mecs ne servent à rien, à part à te causer des problèmes. Il vaut mieux être seule... oui ça va devenir mon nouveau credo... Seule, épanouie et rayonnante... C'est partie!!!!

Elle descendit son verre d'un coup et en commanda un autre.

Cristina venait de mentionner Burke pour la première fois et même si elle faisait comme si de rien n'était, Meredith le remarqua mais sentit que ce n'était pas vraiment le bon moment pour en parler. Elle commanda elle aussi son troisième verre et le vida en moins de temps qu'il ne faut pour dire "Derek". Elle n'arrêtait pas de penser à lui et cela ne lui plaisait pas du tout. Décidément, le destin se jouait d'elle et si Mme. Snyder, sa professeur de français de quatrième, la voyait aujourd'hui, elle rirait sûrement de la tirade que Meredit lui avait faite alors sur la stupidité de Juliette... Oui, elle avait décidément toucher le fond!

-Tu sais quoi? Je vais aller parler à la directrice de l'hopitâl où tu travailles et comme ça, on veillera chacune à ce que l'autre ne se préoccupe que de sa carrière... marché conclu?

A ce moment-là, son téléphone sonna et elle avait un mauvais pressentiment.

Cristina leva son -elle ne savait déjà plus combien de- verre pour sceller l'accord.

-Elle s'appelle Cuddy, rien à voir avec cette sorcière de Hahn. Et je crois qu'elle aimerait faire évoluer sa relation employeur-employé avec House... Toutes les femmes de ce service ne semblent en avoir qu'après lui, c'est incroyable Mer', surtout quand on lui a parlé au moins une fois...

Cristina leva les yeux au ciel à cette pensée.
Au même instant, le téléphone de Meredith se mit à sonner ce qui n'annonçait rien de bon.

-Oups... Derek ou le chef, qui cela va-t-il être ?

Elle se tourna vers son amie dont le visage avait pris une expression anxieuse.

-Cuddy? Quel âge a-t-elle? C'est plutôt rare de voir une femme à la direction d'un hopitâl. Elle doit être très compétente. Et surtout ne me parle pas de Hahn, c'est une vraie harpie et je ne supporte plus ses grands airs et son ego démesuré!!

Le téléphone se mit à sonner. Meredith jeta un rapide coup d'oeil... c'était Derek. Mieux valait ne pas répondre et jouait les autruches en se cachant la tête dans le sable. Elle commanda un énième verre et posa des questions à Cristina sur ce fameux House.

-Si il est si terrible que ça, pourquoi as-tu accepté de travailler avec lui? La chirurgie ne te suffie plus maintenant? Je veux dire que toi tu aimes l'action, les scalpels, les bistouris, le sang qui coule de partout. Tu vas drôlement t'ennuyer non?

Le téléphone sonna à nouveau.

Voyant son amie hésiter devant le téléphone, puis finalement ignorer l'appel, elle lui lança :

-Tu devrais répondre... Tu ne pourras pas te cacher très longtemps, autant mettre les choses au clair dès que possible...

La conversation reprit ensuite sur l'hôpital, Cuddy et House.

-A vrai dire, je ne sais même pas quel âge elle a... Entre 40 et 50 je pense. Je n'ai pas assez travaillé avec elle pour te dire à quel point elle est compétente, mais en tout cas, ce n'est pas un vieux dinosaure incapable de manier le scalpel, même si elle est sans doute plus souvent dans son bureau qu'au bloc !

Cristina savait qu'elle aimait trop l'adrénaline que lui procuraient les opérations pour pouvoir un jour accepter des responsabilités au sein d'un hôpital. Cela rimait très vite avec inactivité et elle aurait peur de mourir d'ennui. La remarque que lui fit Meredith à propos de son brusque changement de carrière toucha donc un point sensible.

-J'ai toujours mes heures de chirurgie, ça fait partie de mon contrat. La place dans l'équipe de House était la seule disponible et jusqu'à ce que je le rencontre j'avais envie de travailler avec lui. Maintenant, je vais attendre la première occasion pour me tirer de là !

L'alcool continuait à faire son effet et la jeune femme pouvait sentir ses joues s'empourprer. C'était le moment de poser les questions qui lui brûlaient les lèvres.

-Et à Seattle, comment ça se passe, du nouveau, des opérations sensationnelles ou de nouvelles crises existentielles ?

Sans mentionner son nom, il s'agissait là de prendre des nouvelles du dernier chef de la traumato en date, le Major Owen Hunt, alias GI Joe...
Le téléphone se remit alors à sonner et empêcha Meredith de répondre.

-Oh, tu sais, la routine... ce ne sera jamais pire qu'un homme avec une bombe dans la poitrine! Mais il y a toujours des chirurgies intéressantes et tous les internes veulent assister Hunt.

Meredith se doutait que c'est surtout de lui que Cristina voulait prendre des nouvelles. Mais elle voulait protéger son amie et Cristina avait choisi de prendre un nouveau départ, du moins c'est ce qu'elle croyait.

-Je sais que je ne devrais pas lui mentir.. à Derek je veux dire. Mais seulement, on ne peut pas dire qu'il me facilite vraiment les choses. Et je n'ai pas envie non plus de retomber dans ma phase trico.. Les seules aiguilles que je veux tenir ce sont des aiguilles médicales!! Cette relation est compliquée et je commence vraiment à croire que Derek et moi sommes dans une impasse. A chaque fois que tout semble équilibré, l'un de nous fait pencher la balance et c'est reparti pour un tour. Mais tu vois Cristina, je l'aime vraiment. J'aime vraiment Derek et je voudrais vraiment arriver à évoluer, simplement je ne sais vraiment pas comment faire. Toi avec Burke, tu avais fait énormément d'efforts mais pourtant ça ne l'a pas empêché de partir.

Meredith sentit qu'elle n'aurait pas dû en parler mais l'alcool lui troubler un peu l'esprit.

-Excuse-moi, je n'aurais pas dû dire ça. Je suis désolée.

Elle guetta la moindre réaction chez son amie.

En son for intérieur, Cristina pensa qu'il n'y avait pas que les internes qui voulaient assister Hunt... Mais c'était une autre histoire, et un sujet qu'elle n'avait pas envie d'aborder plus ouvertement.

L'allusion à Preston Burke ne l'aida cependant pas vraiment à sortir de ses pensées. Cette période de sa vie était terminée depuis deux ans déjà, mais elle n'avait jamais parlé de la rupture avec Meredith. Une ou deux bribes de conversation par-ci par-là mais cette blessure, cette humiliation en fait, restait enfouie en elle. Burke ne lui avait plus jamais donné de nouvelles alors qu'elle savait qu'il appelait encore Derek. Il devait sans doute avoir rencontré quelqu'un, reconstruit quelque chose alors qu'elle en était encore à se demander ce qu'elle avait fait de mal et que toute relation avec les hommes la menait au même résultat : retour à la case départ.

-Si il t'aime, il doit t'accepter comme tu es. Faire des efforts, changer ne servira à rien, sauf à retarder la catastrophe. Meredith, tu es comme tu es, il t'a choisie, il doit respecter ça !

Aux yeux de Cristina, Meredith était la seule à faire des efforts et à donner de sa personne dans cette relation, et elle ne se gênait pas pour le lui dire. Derek Shepherd avait déjà été marié et il attendait une relation qui pourrait réparer cet échec.

-Rien ne nous répare jamais Meredith, une fois que nous sommes cassés, on le reste pour toujours. Derek est cassé, tu es cassée.

"Et je suis cassée" songea-t-elle.

-Faire des efforts ne change rien. Il faut que tu lui dises ce que tu es et qu'il fasse avec...

Mais connaissant Derek, il y avait fort à parier qu'il allait chercher à la changer. C'est ce qu'il avait tenté de faire avec Addison, et quand il avait finalement compris que ça ne marchait pas, fuir avait été sa solution.

-Je te l'accorde, Derek ne devrait pas essayer de me changer puisqu'il est censé être amoureux de la femme que je suis et non de celle que je pourrais être. Mais c'est vrai que ça ne doit pas être facile pour lui. Je ne lui dit jamais rien et je prends souvent mes distances avec lui alors que je ne le fais pas avec mes amis. D'ailleurs, il me l'a déjà reproché. Mais je t'assure, Cristina, je fais vraiment des efforts. Et puis j'en ai marre de parler des mecs! Où sont passées nos bonnes résolutions? Seule, épanouie et rayonnante!! Campa!!!

Meredith vida encore un verre et commençait à ne plus vraiment savoir où elle se trouvait. La voix de Cristina lui apparaissait de plus en plus lointaine. La nausée commençait à lui tordre l'estomac et elle avait besoin de prendre un peu l'air.

-Cristina, tu veux qu'on aille faire un tour? Hein... voir les merveilles de Los Angeles. Dites.. vous là!!!

Elle pointa le barman du doigt.

-Vous êtes loin d'être aussi doué que Joe... personne ne lui arrive à la cheville. Et c'est par parce qu'il est gué!!

Elle descendit du tabouret et faillit se casser la figure par terre.

Cristina rattrapa son amie au vol lorsqu'elle manqua de faire une chute mémorable de son tabouret. Tout en soutenant Meredith et en la conduisant vers la sortie, la jeune femme se fit la réflexion que, à Seattle ou à Los Angeles, il n'y avait pas grand chose qui avait changé.
Les deux amies prenaient des résolutions, tentaient de devenir plus amicales, plus accessibles, plus ouvertes pour finalement en revenir au même point.

-C'est peut-être une bonne chose qu'on soit parties Mer'... Et Derek va peut-être lui aussi s'en rendre compte. Vous allez vous en sortir...

Et elle le pensait. Meredith et Derek finissaient toujours par s'en sortir. Ils s'aimaient, c'était évident, et leurs -nombreux- désaccords n'arrivaient jamais à les séparer bien longtemps.

-Vous êtes peut-être faits pour passer votre vie à vous chamailler, vous séparer et vous remettre ensemble... Ce qui n'est pas une raison pour que tu te mettes à agresser ce pauvre barman, allez dehors, on va prendre l'air !

"Ou même rentrer..." pensa Cristina en voyant le visage défait de son amie. L'alcool californien semblait avoir plus d'effet sur elle que celui de Seattle. Elle poussa la porte du bar et entraîna Meredith à l'extérieur.

Cristina rattrapa Meredith juste avant qu'elle ne s'étale sur le sol. Elle ne se sentait vraiment pas bien, et c'était plus étonnant car d'ordinaire, elle tenait relativement bien l'alcool. Peut-être que c'était la chaleur de Los Angeles.
Elle s'excusa rapidement auprès du barman et Cristina l'entraîna dehors. Le soleil lui rechauffa le visage et elle était complètement éblouie. Cristina appela un taxi, apparamment son amie voulait la ramener chez elle.... ce qui n'était pas au fond une si mauvaise idée.
Elle repensa à ce que Cristina lui avait dit à propos de Derek et elle. C'est vrai, elle l'aimait profondément, et c'était réciproque; ça, elle en était certaine.

-Cristina, je te remercie beaucoup pour ce que tu as fait. Aujourd'hui, mais les autres jours aussi. Mais, pourquoi est-ce que tu m'as abandonné toute seule à Seattle? Pourquoi tu ne m'as pas laissé t'aider, même si cela consistait juste à être là et à prendre soin de toi par ma présence?

Elle essaya d'occulter la nausée de plus en plus insupportable.

Alors que Meredith s'attendait à ce que Cristina détourne la conversation comme elle en avait toujours l'habitude, elle fut surprise quand cette dernière se confia à elle et lui fit enfin part de ce qu'elle ressentait. Cela signifiait beaucoup pour Cristina et Meredith fut touchée que sa meilleure amie, sa soeur de coeur même, ait décidé de la laisser lui donner un coup de main.

- Cristina, tu ne finiras jamais seule. Et crois-moi, tout le monde ne te déteste pas. Les gens te respectent, mais ils ne te détestent pas. Ils gardent une certaine réserve avec toi mais ce n'est pas de la haine ou du dédain. C'est du respect, ça j'en suis sûre. Je suis la première à reconnaître que ce n'est pas facile de changer, mais après tout, personne ne te le demande. Essaye juste d'arrondir un peu les angles, de mettre de l'eau dans ton vin si tu vois ce que je veux dire.


Cristina avait posé sa tête sur l'épaule de Meredith. Celle-ci posa sa tête contre la sienne.

- Ne t'inquiètes pas Cristina, je suis là pour toi. Toutes les deux on va s'en sortir. On s'en est toujours sortie et ça continuera.

Cristina n'avait pas tord. N'importe quelle personne censée qui les aurait vu ainsi à ce moment-là n'aurait jamais pu croire qu'elles se destinaient à être de grands chirurgiens. Meredith avait encore la nausée et tentait tant bien que mal de garder les idées claires.

- Peut-être que les choses ne fonctionnent pas justement parce qu'on essaye trop de changer. C'est vrai, après tout, à force de vouloir être quelqu'un d'autre, on perd complètement les pédales!! Je suis morte, et j'ai eu une deuxième chance. Toute personne au seuil de la mort souhaite cette deuxième chance et moi je l'ai eu. Et regarde ce que j'en ai fait. Mon couple avec Derek est toujours aussi chaotique, j'ai une soeur qui me poursuit et qui en plus couche avec le meilleur ami de mon petit-ami. Et pour couronner le tout, je suis sans hopital fixe. En parlant de ça, il faut vraiment que je parle à cette Cuddy. Il me faut un poste. Je disais quoi déjà?....

Un hoquet lui échappa.

Attrapant un brin d'herbe, Cristina se mit à le tordre dans tous les sens tandis que Meredith faisait le constat de leur vie ou, plus précisément, le point sur la sienne.

-Il me semble que tu en étais à "ma demi soeur couche avec le meilleur ami de mon petit ami" avant d'enchaîner avec le "j'ai pas de boulot étant donné que je viens de fuir la ville où j'habitais". A ce propos, bienvenue au club, demain je t'emmène chez Cuddy !

Jetant un regard en coin à son amie, elle ajouta :

-Ce qui me fait dire qu'il vaudrait peut-être mieux arrêter la tequila pour ce soir...

Cristina soupira et fit une tentative -vaine- pour se lever.

-Ok, je vais rester ici jusqu'à ce que la solution me tombe dessus miraculeusement ! En espérant qu'elle ne prenne pas la forme d'un pot de fleur balancé du dernier étage... Remarque, là au moins, mes problèmes seraient réglés !

La jeune femme ferma les yeux et retrouva sa place contre l'épaule de Meredith.

Cristina essaya tant bien que mal de se lever mais finit par admettre qu'elle n'était pas en état. Meredith comprit qu'elle parlait de fenêtre, de pot de fleur... mais après la tequila, elle avait un peu de mal à suivre.

- En parlant de ça, tu te souviens la fois où George a failli se faire tuer par ce type qui a sauté du toit. C'est un pigeon qui lui a sauvé la vie. Après ça, il a répété toute la journée "Carpe diem".... C'était à mourir de rire!!

La tête lui tournait dangereusement.

- Ouais, demain je t'accompagne à l"hopital et je commence ma nouvelle vie en tant que personne épanouie et rayonnante. Cristina... je crois que le taxi ne viendra jamais si on ne l'appelle pas. Tu veux rester là toute la soirée. Je veux dire, c'est pas que ça me dérange mais j'aimerais savoir.

Son téléphone sonna de nouveau mais Meredith fit semblant de ne pas entendre.

Cristina grimaça en repensant à George. Ce n'était pas qu'elle ne l'aimait pas, il était simplement trop... mou pour elle et leurs deux personnalités ne s'accordaient pas.

-Mouais, ce type est taré, marmonna-t-elle.

Elle jeta ensuite un regard sur la route. La circulation battait son plein et de nombreux taxis faisaient des arrêts réguliers. Les deux jeunes femmes ne pouvaient décemment pas rester là toute la nuit, il leur fallait prendre sur elles et jouer l'atout charme qu'il leur restait.
S'appuyant sur Meredith, Cristina parvint à se redresser et, titubant légèrement sous l'effet de l'engourdissement, elle se rapprocha de la chaussée.

Elle était en train d'alpaguer un taxi quand le téléphone de Meredith se remit à sonner. Agacée, Cristina se retourna brusquement :

-Mer', est-ce que tu vas répondre ? Si tu ne décroche pas ce téléphone, c'est moi qui le ferai, menaca-t-elle en s'avançant vers son amie.

Cristina semblait s'être décidée à appeler un taxi et elle se rapprocha de la chaussée. C'est à ce moment-là que le téléphone de Meredith s'était mis à sonner. Comme elle n'avait pas voulu répondre, son amie s'énerva.

- Je ne veux pas répondre, surtout pas dans l'état dans lequel je suis actuellement. Alors fais ce que tu veux. Si tu veux répondre, je t'en prie, ne te gène surtout pas. Quant à moi, je vais rester là encore quelques minutes à profiter de l'air embaumé de Los Angeles.

Meredith fit un grand sourire béa à Cristina et ferma les yeux.

- Mais au lieu de perdre ton temps avec mon téléphone, tu devrais plutôt arrêter un taxi. Mais, je dis ça, je dis rien après tout.

Cristina reconnut aisément que Meredith n'avait pas tord.
Répondre à Derek Shepherd dans cet état là n'aurait pas servi à grand chose, sauf à attiser la colère du neurochirurgien, ce qui, si elle avait bien compris le problème, n'aurait fait qu'aggraver les choses.
Et si c'était Cristina qui répondait, autant dire qu'elles étaient bonnes pour le voir débarquer par le premier express pour L.A !

-Très bien, je retourne au taxi. Mais tu sais ce qui m'aiderait un peu ? Que tu n'es pas l'air complètement bourrée quand le chauffeur arrivera et surtout, suuuuurtout, que tu effaces ce sourire béat de ton visage. On est à L.A après tout, maugréa-t-elle, personne ne sourit ici...

Retournant vers le bord de la route, la jeune femme se mit à faire des signes mi-agacés, mi-deséspérés aux chauffeurs.
Elle commençait à songer sérieusement à dormir sur place quand un taxi fit mine de s'arrêter.

-Ok, Mer' c'est ton heure de gloire, fais celle qui n'a pas trop bu et relève toi !

En disant cela, Cristina s'était rapprochée de son amie et l'attrapa par le bras pour l'aider à se relever.

Cristina avait enfin réussi à arrêter un taxi. Meredith fit de son mieux pour se relever, aidée par son amie. La tête lui tournait mais la sonnerie de son téléphone lui permit de garder la tête froide. C'était encore une fois Derek.
Meredith se promit de le rappeler le lendemain sans faute.

Arrivée au taxi, Meredith salua le chauffeur qui ne sembla pas remarquer leur état avancé d'ébriété ou du moins n'en montra rien.

Les deux amies prirent place à l'arrière du taxi et Meredith posa sa tête sur l'épaule de Cristina, prête à s'endormir.

- Il fait chaud... c'est agréable.

Les deux jeunes femmes s'endormirent presque sur le trajet du retour, les réverbères de la ville faisant office de berceuses lumineuses.
Quand elles furent arrivées à l'appartement, Cristina aida Meredith à s'avancer jusqu'au canapé. Une fois étendue, son amie s'endormit presque aussitôt, sans doute autant épuisée par le voyage, les soucis, que par l'alcool.
Cristina soupira et la couvrit avant de monter à l'étage pour rejoindre sa chambre. Un coup d'oeil à celle d'Allison lui apprit que la jeune femme dormait déjà.

Cristina se glissa entre les draps frais avec délice et mit un peu de musique en sourdine. Elle n'arriverait pas à dormir si elle se mettait à cogiter, elle se savait bien partie, et espérait que la musique l'en empêcherait.
Allongée, Cristina se mit à écouter les bruits de la maison et de la rue qui surpassaient ceux de sa chaîne-hifi. Elle mit du temps à fermer les yeux mais lorsqu'elle fut endormie, ce fut d'un sommeil lourd et impénétrable dont rien ne put la tirer sauf la sonnerie aggressive de son réveil le lendemain matin.