Nouveau départ (PV Cristina)

Après s'être une nouvelle fois disputé avec Derek, Meredith avait réfléchit pendant quelques jours avant de prendre la décision de rejoindre Cristina à Los Angeles. Son amie lui manquait énormément et qui plus est, Meredith pensait que cela lui permettrait d'y voir plus clair dans sa relation avec Derek. Elle avait dû s'occuper des papiers administratifs pour se faire transférer à Los Angeles Grace et avait confié la maison à George et Izzie qui avaient clairement manifesté leur désapprobation.
Comme de coutume, Meredith avait préféré prendre la fuite plutôt que d'affronter la dure réalité. Elle se sentait très bien lorsqu'elle était aux côtés de Derek mais il y avait toujours un grain de sable qui venait perturber le bon déroulement des choses et cela, elle ne pouvait se l'expliquer.
Meredith alla récupérer ses bagages et alla s'asseoir sur un banc dans le hall des arrivées en attendant Cristina qui devait venir la chercher. Elle en profita pour acheter un café et regarda l'heure à sa montre.

Alors qu'elle était perdue dans ses pensées et qu'elle repensait aux évènements qui s'étaient produits ces derniers jours, Meredith vit Cristina faire irruption dans la hall des arrivées. Son amie se dirigea vers elle et tout en se saisissant d'un de ses sacs, commença à la questionner.

-Alors, est-ce que tu vas me dire ce que Derek Shepherd t'a fait pour que tu débarques aussi vite à L.A ?
Meredith se doutait bien qu'elle aurait à répondre à certaine questions.

-Salut Cristina. Moi aussi, je suis très contente de te voir, je te remercie.
Meredith attrapa son autre valise.

-On s'est encore disputé. Il dit que je ne communique pas, que je m'éloigne constamment de lui et que je n'arrête pas de le repousser.Ce n'est pas vrai. J'ai décidé d'être épanouie et rayonnante... mais ça prend du temps. En plus tu n'es plus là pour me botter les fesses!
Meredith fit un clin d'oeil à Cristina puis lui demanda:

-Et toi? Ca se passe comment avec ton nouveau patron? Il est aussi terrible qu'on le dit?

Cristina ne releva pas les reproches cachés de son amie. Non, elle ne savait pas faire part de ses sentiments, et malgré tout le plaisir que lui procurait l'arrivée de Meredith, elle se montrait aussi froide et indifférente qu'à son habitude. Son amie savait tout cela et sa réponse immédiate à la question de Cristina montrait qu'elle l'avait à peine remarqué et que rien n'avait changé entre elles malgré ces quelques mois de séparation.
Les sacs à la main, les deux jeunes femmes remontaient le hall pour rejoindre le parking.

-Mouais... Epanouie et rayonnante au Seattle Grace, autant dire que c'est impossible, surtout dans l'entourage de tous ces tarés prétentieux et incompétents.

Cristina secoua la tête. Elle n'était pas étonnée que Meredith et Derek se soient encore disputés. Ces deux-là étaient intenables, et pas seulement à cause de son amie. Cristina voyait Derek comme un gentil toutou, constamment collé à la femme qu'il aimait, et avec une grande tendance à l'étouffement. Exactement le genre qu'elle ne supportait pas. Bien-sûr, Meredith avait ses torts, mais comme les deux amies partagaient la même peur panique de l'engagement, Cristina ne pouvait pas vraiment se montrer hypocrite.
Néanmoins, elle estimait qu'il lui fallait se montrer honnête envers son amie.

-Tu sais Mer, je ne serai pas toujours là pour te botter les fesses. Quand tu auras finalement épousé le Dr Mamour et que tu seras la mère de ses cinq enfants, je ne vais pas venir te tenir la main à chaque fois que tu ne le supporteras plus... Non pas que je ne le voudrai pas, mais j'aurais également un Dr finissant en "-mour" à gérer, et nos vies seront étriquées et sans but, et nous nous demanderons pourquoi nous n'avons pas réalisé plus tôt l'erreur monstrueuse que nous étions sur le point de faire... Rectification : je n'ai pas fait cette erreur, Preston Burke m'en a empêché, à toi de faire en sorte que Derek Shepherd ne devienne pas une croix trop lourde à porter !

Cristina avait parlé avec un mélange d'ironie et d'amertume dans la voix. La plupart des choses qu'elle avait dites étaient vraies, pour autant angoissantes qu'elles étaient.

-Et mon nouveau patron est un vrai malade. Ce type est complètement fou, compétent, peut-être, mais complètement fou !

Elles étaient arrivées devant le parking, et la moto de Cistina était en vue.

-Mince... Je ne sais pas comment on va transporter tes valises. On ferait mieux d'appeler un taxi, je reviendrai chercher la moto plus tard.

Elle sentait que son amie était à fleur de peau malgré la bonne humeur qu'elle affichait et n'avait pas envie de la laisser traverser L.A toute seule.

Alors qu'elles traversaient toutes deux le hall, Meredith fut heureuse et soulagée de se rendre compte que Cristina n'avait absolument pas changé et en un sens, cet état de fait la rassura.
Une fois parvenues à l'extérieur, Meredith aperçut la moto de son amie. Effectivement, il semblait difficile de transporter ses deux valises. Mais ce qui intrigua le plus Meredith, ce fut que Cristina propose de l'accompagner. Cela n'était pas vraiment dans ses habitudes. Certes, elles étaient très amies, mais Cristina n'avait pas vraiment pour habitude de jouer les maman-poule. Quoi qu'il en soit, elle en fut très contente et peu de temps après, un taxi se gara et le chauffeur accepta la course. Après avoir mis les bagages dans le coffre, elles s'installèrent à l'arrière et la voiture démarra.

-Tu sais, je sais que je suis de manière chronique incapable de m'engager. Et Derek le sait aussi. Ce qui le dérange, c'est que je ne lui dise pas tout. Il a toujours peur que je fasse quelque chose de complètement stupide et incensé et il est toujours là, derrière moi, en train de me surveiller... je ne peux plus le supporter. Je lui ai dit, mais il ne m'écoute pas. Il me regarde avec ses yeux de chiens battus et je me sens coupable pour le reste de la journée de ne pas être la nouvelle version de Pocahontas et de ne pas peindre en mille couleurs l'air du vent. Je suis Meredith Grey, ça veut tout dire non?

Meredith jeta un regard entendu à Cristina, guettant sa réponse.

-Au fait, où va-t-on?

Une fois leurs bagages chargés dans le taxi et la surprise de Meredith devant tant d'amabilité de la part de Cristina passée, les deux jeunes femmes se retrouvèrent assises à l'arrière de la voiture, Meredith dissertant sur ses rapports ô combien compliqués avec son neurochirurgien préféré.

Cristina ne pût s'empêcher de sourire en entendant parler des "yeux de chiens battus" de Derek Shepherd mais la conversation n'avait rien de bien amusant dans son ensemble. Cristina avait l'impression que son amie s'enlisait dans une relation toujours plus exigeante et compliquée, et que, malgré tous les efforts qu'elle avait fourni ces derniers temps, Derek et elle resteraient d'éternels insatisfaits.

-Tu es Meredith Grey et par conséquent tu ne fais pas dans la famille, l'engagement et la vie en rose chamallow, il devrait le savoir depuis le temps. Mais peut-être qu'il ne l'acceptera jamais Meredith, peut-être qu'il va attendre éternellement que tu te transformes en femme au foyer exemplaire. Qui sait, c'est peut-être ça la solution à tous nos problèmes, maugréa-t-elle. Mais, en tout cas, la distance ne peut pas vous faire de mal, il est quand même du genre collant... S'il n'était pas aussi doué au lit, je suis sûre que tu l'aurais déjà laissé tomber !

Bon, Cristina exagérait certainement un peu, Derek ayant beaucoup d'autres qualités, mais elle avait eu son lot d'histoires romantiques, pour elle et pour les autres, et la seule perspective de se lancer à nouveau dans une romance la paralysait.
La voix de Meredith l'arracha à ses pensées.

-Euh, et bien j'ai pensé que tu pouvais rester chez moi le temps de trouver quelque chose ? J'ai un canapé convenable et je pense que ma coloc' n'y verra pas d'inconvénients.

A vrai dire, Cristina n'avait même pas eu le temps de prévenir Allison de l'arrivée de son amie, mais sa nouvelle colocataire était une jeune femme ouverte et avenante qui n'aurait aucun mal à accepter la présence d'une étrangère. Et puis Cristina était chez elle après tout.

- C'est vraiment très gentil de m'héberger mais si jamais ça pose le moindre problème à ta collocataire, je peux très bien aller à l'hotêl, il n'y a aucun souci.... Et sinon, comment est-ce que toi, tu vas? C'est vrai, après tout je débarque ici avec tous mes problèmes alors que toi aussi tu as quitté Seattle il y a peu. Comment tu vas?

Meredith regarda fixement son amie dans les yeux et attendit sa réponse. Elle se demandait encore pourquoi Cristina avait tellement tenu à quitter le Seattle Grace pour venir s'installer ici. Elle n'était pas du genre à fuir donc c'était sans doute pour repartir à zéro et prendre un nouveau départ. Mais pourquoi laisser derrière tous ses amis? Même Meredith qui n'était pas du genre à s'attacher n'arrivait pas à le comprendre; seulement elle n'osait pas poser la question à Cristina. Elle garda donc ses interrogations pour elle.

De toute évidence, Cristina n'était pas décider à partager ce qu'elle ressentait. Meredith ne disait rien mais elle se reprochait secrètement de n'avoir rien fait et d'avoir laisser sa meilleure amie, sa soeur de substitution quitter la ville et elle se reprochait de ne pas l'avoir assez poussé à se confier à elle.
Lorsque Cristina lui demanda si elle avait postulé dans un hopitâl, elle fut bien obligée d'admettre qu'elle avait quitté Seattle un peu précipitamment.

-Et bien en fait, pas vraiment. J'ai dit au chef que j'avais besoin de vacances, pour me retrouver et décider ce que j'allais faire des cendres de ma mère. Je ne peux quand même pas les garder éternellement dans mon salon!! Du coup, il m'a dit de prendre tout le temps qui me serait nécessaire tant que cela ne nuisait pas à mon enseignement. Mais je n'ai pas vraiment de projet en fait... je crois que j'ai sauté du train Cristina.

Meredith savait qu'elle était trop impulsive mais c'était quelque chose de plus fort qu'elle. Cristina semblait quelque peu soucieuse et Meredith l'observa tout en gardant le silence.

-Je sais que tu ne vas pas bien, et je ne te lâcherai pas tant que tu ne m'auras pas dit ce qui te tracasse... Suzanne m'a appris comment être collante et surprotectrice. Tu serais étonnée de voir à quel point je suis douée pour ça quand je veux.