Une (toute) petite erreur... [Cristina]

Gibbs, Tony et Ziva étaient arrivés sur les lieux dès l'aube. Ils étaient en plein sur l'enquête d'un marin retrouvé mort, et avaient déjà trouvé quelques éléments. Il paraitrait que ce marin était au bord du gouffre, enrôlé dans un trafic de dope jusqu'au cou. D'ailleurs, ses états de service parlaient d'eux-mêmes. Ils s'étaient donc déplacés dans les ruelles de Los Angeles, ayant intercepté un appel téléphonique d'un membre du trafic. Un échange allait avoir lieu dans une ruelle, à minuit. Une planque avait été choisie, dans la voiture, les trois agents attendaient l'heure fatidique. Lorsque minuit sonna, quatre personnes habillées en noir firent leur apparition, mallettes en main. Au moment de les ouvrir, les agents du NCIS se déployèrent.

" - NCIS, nous avons quelques questions à vous poser.. "

Puis tout s'enchaîna à une vitesse folle. Les quatre personnes détalèrent en courant. Deux partirent d'un côté de la rue, suivis par Gibbs et Ziva. Les deux autres furent pris en chasse par Tony, ils coururent sur plusieurs centaines de mètres, avant d'arriver dans une impasse. L'un des deux escaladait le grillage et disparut de l'autre côté, l'autre s'arrêta et... brandit une arme, tira à trois reprises vers l'agent. Ce dernier esquiva habilement les tirs, sortit à son tour son arme de service.

" - NCIS, lâchez votre arme ! "

La porte d'un bar voisin s'ouvrit. Trois détonnations se firent retentir, Tony venait de tirer. Il s'approcha de sa victime, elle n'était pas morte. Seulement... ce n'était pas le traficant.

Cristina venait de terminer son troisième verre quand elle jeta un coup d'oeil à sa montre. Près de minuit. Elle était seule, avait quitté l'hôpital quelques heures plus tôt sans aucune envie de rentrer chez elle. Elle avait suivi un de ses collègues de chir' pour discuter d'un cas autour d'un verre mais il était parti depuis longtemps. Il avait une femme et des enfants lui, bref, une vie !

Cristina soupira et renonça à commander un verre de plus, à quoi bon. Elle allait rentrer saoûle, téléphoner à Meredith et elles allaient finir par maudire Shepherd et Burke. Elle déposa un billet sur le comptoir et enfila sa veste en cuir. Sur le chemin qu'elle se fraya jusqu'à l'extérieur, elle se fit renverser un verre de bière sur le bras et injuria le fautif qui, à vrai dire, n'était pas en état de comprendre quoi que ce soit :

-Vous pouvez pas faire attention non ? C'est pas vrai, mais c'est pas vrai... Tous des...

Sur ces bonnes paroles, elle atteignit enfin la porte mais sans doute au mauvais moment.
Un bruit sourd résonna dans la rue et une douleur fulgurante lui traversa le corps. Avant qu'elle ne puisse comprendre ce qui se passait, Cristina tomba au sol et ce n'est qu'en percevant l'agitation autour d'elle qu'elle comprit ce qui était arrivé. Ce bruit c'était une détonation : on lui avait tiré dessus, et ça faisait un mal de chien.

Tony jeta un coup d'oeil vers le grillage, les deux truands avaient déjà détalé depuis plusieurs secondes, il n'avait aucune chance de les rattraper. Il se précipita vers la personne qui avait reçu sa balle, ou ses balles il n'en savait trop rien pour l'instant... Il s'agissait d'une femme au type asiatique, qu'il ne connaissait absolument pas. Il sortit son portable de sa poche et appela les urgences, pendant que de l'autre main, il se servait de sa chemise qu'il avait ôté plus tôt pour faire une compresse et arrêter l'hémorragie. Il espérait que les secours allaient vite arriver...

" - Ne vous en faites pas madame, tout ira bien... Quel est votre nom ? "

C'était une bonne idée ça, faire la causette, ça évitait à la femme de perdre connaissance, ce qui pourrait lui valoir une mort assurée. Il espérait vivement que la balle qu'elle avait dans l'épaule ne venait pas de lui, mais en étudiant la trajectoire et en se remémorant la scène, il ne pouvait arriver à d'autre conclusion : c'était bien lui qui avait tiré. En même temps, il continua d'appuyer fortement, espérant que le sang commencerait bientôt à coaguler. Ses mains et poignets étaient déjà pleins de sang. Il se demanda aussi si Gibbs et Ziva avaient eu les deux autres... mais pas un instant il voulut se demander ce qui allait se passer ensuite. Il avait déjà très mal digéré la dernière enquête de la CIA le concernant, lorsqu'il avait été pris pour un meurtrier, il ne voulait pas croire que cela puisse se reproduire. Heureusement, une sirène commença à se faire entendre au loin.

Cristina mit du temps avant de pouvoir localiser l'endroit où elle avait mal. Ce n'est qu'en essayant de bouger son bras gauche qu'elle comprit qu'elle était touchée à l'épaule et à voir le sang qui en coulait, bien touchée.

-C'est pas possible, c'est pas possible...

Abasourdie, elle se mit à répéter les mêmes mots jusqu'à ce qu'un homme, un agent du NCIS n'arrive et ne commence à s'occuper d'elle. Il se mit à lui parler et à essayer d'arrêter l'hémorragie. On ne pouvait pas dire qu'il s'y prenait de la meilleure façon mais il semblait s'y connaître un peu.

-Je m'appelle Cristina Yang. Je suis... médecin.

Souffle court, saignements abondants, douleur qui disparaissait... La jeune femme faisait mentalement son bilan et il n'était pas vraiment bon. Elle sentait l'engourdissement la gagner et elle résistait du mieux qu'elle pouvait, en se demandant combien de temps elle allait encore pouvoir tenir sans soins. Elle ne comprenait pas ce qui s'était passé, ni pourquoi personne n'était intervenu pour arrêter le tireur. Se forçant à parler pour rester consciente, elle reprit d'une voix faible :

-Vous avez vu... ce qui s'est passé ?

Le bruit de la sirène des secours qui arrivaient au loin la rassura un peu mais elle essaya de rester en alerte, il ne fallait pas qu'elle s'évanouisse.

La blessée n'était évidemment pas en bon état. Certains paniquaient, d'autres économisaient leur dernière force, mais celle-ci avait un comportement bien plus inhabituel. Elle semblait en même temps effrayée et comprendre parfaitement ce qui se passait, comme si elle jaugeait la situation. Pourtant, elle n'était pas du NCIS... peut-être qu'elle était flic ? Non, elle prendrait moins sereinement la plaie béante qui saignait à flot sur son épaule...


" - Je m'appelle Cristina Yang. Je suis... médecin.
- Enchantée Cristina ! J'aurais préférer vous rencontrer dans d'autre circonstances, mais... je m'appelle Anthony DiNozzo, agent spécial du NCIS. "


Tony avait une envie débordante de se mettre à parler frénétiquement avec elle, et à lui demander quel était son film préféré, mais il savait rester sérieux lorsque les circonstances l'exigeaient. Or, il avait beau être un boute en train, il était tout de même conscient de sa faute, et il n'était pas vraiment d'humeur à plaisanter, pour une fois. Remarque, elle était médecin, ça expliquait tout. Elle devait dresser elle même son pronostic. N'empêche, ça devait être assez effrayant. On sait exactement à quoi s'en tenir, et on se sent prêt à affronter la mort... Brrrr. 'faut arrêter, elle n'est pas encore morte quand même.


" - Vous avez vu... ce qui s'est passé ?
- Heu... oui... "


A vrai dire, il ne savait pas trop comment réagir. Elle saurait tôt ou tard ce qui s'était passé, et il n'essayait pas de dissimuler la vérité. Mais il préférait lui enlever ses potentiels soucis, elle n'en serait que plus contrariée et aurait plus de mal à s'en remettre. Heureusement, les sirènes arrivèrent. Des ambulanciers sortirent brancard et autres appareils de médecine et l'emmenèrent illico presto dans l'ambulance. Ils ne posèrent pas tout de suite de question à Tony, mais avertirent la police locale, comme pour toutes les blessures par balles auxquelles ils étaient confrontés... L'agent fédéral resta donc planté dans la rue, pendant que la médecin recevait les premiers soins dans l'ambulance. Il espérait vivement que cette femme allait être remise sur pieds au plus vite, et pensait à peine à son propre sort. Pour l'instant...

Le sergent Cruz était en patrouille, quand tout à coup le central émit un message sur la radio de la voiture de service..

// " Sergent de la crime 55, des témoins affirme que des coups de feu on été tiré et selon le centre des secours, une personne à été touché, dans une rue non loin de votre secteur, à vous"//

Maritza appuya sur un bouton, puis répondit.

"// Bien reçu central, je me rends sur les lieux immédiatement. Terminé."//

Cruz enclencha sirène et gyrophare, puis elle colla le pied au planché afin de se rendre rapidement sur la scène crime. Arrivé sur le lieu de l'incident, elle se parqua à coté de l'ambulance. A peine sortie de la voiture, deux témoins se jetèrent sur elle en s'écriant:

" Madame regardez, c'est ce grand monsieur au cheveux brun, prêt de l'ambulance qui à essayé de tuer cette pauvre jeune femme.."

"Très bien, rester ici, des agents prendront votre dépositions."

Puis elle rejoignit rapidement l'arrière de l'ambulance afin d'en savoir plus, et de coffré le salopard qui avait fait ce sale coup.

"Sergent Maritza Cruz, police criminelle, NE BOUGER PAS!! laissez vos mains en évidences, si vous avez une arme sur vous je vous conseil de la jeter délicatement à terre, avant que je vienne la cherché moi même!.."

Fit Maritza en arrivant prêt de Tony, tout en le pointant avec son arme. Cruz devait resté sur ces gardes, après tout, ce type avait descendu cette pauvre jeune femme.

" - Madame regardez, c'est ce grand monsieur au cheveux brun, prêt de l'ambulance qui à essayé de tuer cette pauvre jeune femme.."

Tony ouvrit des yeux ronds. Alors là, il était culotté ce type. Il n'avait rien vu de ce qui s'était passé ! Il était arrivé il y a 5 secondes. Et puis dans la fusillade, comment avait-il pu voir que c'était sa balle qui avait atterri dans l'épaule de cette pauvre femme ? Non mais il avait vraiment une dent contre les beaux mecs, celui là. Remarquez ça se comprend, il n'était pas vraiment gâté par la nature le pauvre. M'enfin quand même ! Et puis voilà que la flic commençait à le pointer avec son arme et à le prendre en meurtrier ! En voilà une qui croirait n'importe qui... Il était quand même en tenue règlementaire avec le sigle NCIS sur ses habits et sa casquette, ça ne donnait pas le droit à cette flic de le menacer comme ça... Enfin il lui pardonnait, elle était malgré tout très bien roulée...

Il s'exécuta calmement, faisant glisser son arme de service jusqu'à cette femme, les mains en évidence comme elle le lui avait demandé, cependant il parlait en même temps.

" - Ecoutez madame il y a un malentendu je crois. Je m'appelle Anthony DiNozzo, agent spécial du NCIS. Je n'ai PAS essayé de tuer cette pauvre femme comme l'affirme cet homme - qui est arrivé en même temps que l'ambulance d'ailleurs - , j'étais à la poursuite d'un trafiquant d'extasy dans le cadre d'une enquête criminelle. "


Il parlait doucement et distinctement, tout en baissant les mains doucement, en les laissant en évidence. Il sortit toujours doucement sa plaque et lui montra, en lui faisant signe qu'elle pouvait baisser son arme. Après tout, la loi exigeait aux agents de ne pointer son arme qu'en cas de danger ou devant une personne potentiellement dangereuse montrant des signes d'agressivité. Il n'y avait ni l'un ni l'autre, alors...

Au bout de la ruelle, Ziva venait de se pointer, lui faisant signe que les trafiquants qu'elle et Gibbs coursaient étaient pris. Cependant Gibbs qui était un peu plus loin, lui demanda de revenir... il avait sûrement compris ce qui se tramait. Merci patron de me laisser dans la merde ! Et maintenant, sa voiture partait, Ziva et Gibbs dedans, et Tony était tout seul. Tant pis, il se débrouillerait, une fois de plus...

Tony observait la jeune femme, elle paraissait sceptique. Il en avait la bouche bée, elle avait vu son insigne non ?? C'était dingue, ce genre de petit flic local qui s'en prennent à mieux gradés qu'eux. Elle le prenait sûrement pour un rigolo, comme beaucoup d'ailleurs ! Enfin, quoi qu'il en soit, il allait de toute façon être soumis à une enquête approfondie avec toute cette merde. Enfin quand même, un agent fédéral avec une arme de service, il n'y avait pas de quoi le mettre au trou ! Et voilà qu'elle le menaçait de prison. Enfin, à l'écouter, sur le fond elle n'avait pas tort et DiNozzo le savait bien. Elle pouvait effectivement lui faire perdre ses fonctions, et l'envoyer en tôle. Enfin, pas sans interrogatoire. Du point de vue de la loi, il aurait de toute façon l'occasion de s'expliquer... Il se laissa donc passer les menottes, avec mauvaise grâce. Enfin tout de même, il ne pouvait pas se laisser embarquer en tant que criminel. Il avait un minimum de dignité, et il tenait à son job plus que tout... n'était est-ce pas pour cela qu'il avait quitté son seul et unique amour ?

" - Enfin, vous avez vu mon insigne non ? Vous croyez que c'est un faux ? Faites-le expertiser, vous verrez bien... "

Dans le monde des agences fédérales, un flic avait beau être véreux, il avait tout de même droit à un autre traitement que quelqu'un de normal, vis à vis de la loi. La preuve était que beaucoup de flics criminels s'en sortaient parce-que leur parole pesait plus lourd que celle de leur victime, quand elle était encore en vie. Mais y avait-il une raison de traiter ainsi un agent honnête ? Pfff cette histoire commençait à le gaver sérieusement. Il fut emmené comme un chien dans une voiture de police puante, sirènes hurlantes, en route vers le commissariat sûrement. L'odeur lui donnait la nausée, sûrement un ivrogne était assis à sa place la vieille au soir, et avait déversé le contenu de son dîner sur la banquette. Cette simple pensée fit grimacer Tony...

[LE PV continue au Comissariat https://universal-people.keuf.net/commissariat-f128/ ]